Rentrée 2024 : le « choc des savoirs » va commencer par le choc des DHG

Pour le SNFOLC, la propagande relayant complaisamment les annonces médiatiques du ministre Attal ne peut camoufler la réalité : dans la continuité de ses prédécesseurs, il poursuit le plan de restructuration – liquidation de l’école publique.

Il maintient les réformes Blanquer du lycée et du baccalauréat : le contrôle continu qui a supprimé la valeur nationale du diplôme et a transformé le baccalauréat en diplôme local, les pressions sur la notation des enseignants et le stress sur les élèves qui en découlent, les spécialités qui font exploser les emplois du temps, placent les disciplines en concurrence les unes avec les autres, suppriment le groupe classe.

De manière constante, les réformes dans l’Éducation nationale se sont accompagnées de la remise en cause des conditions d’instruction : moins d’heures de cours, moins de groupes, moins de dédoublements, de moins en moins d’enseignement disciplinaire, moins de postes, et toujours plus d’élèves par classe !

Le SNFOLC revendique l’allègement des effectifs dans toutes les disciplines, ce n’est pas le choix fait par le ministre !

Le plan Attal pour « l’exigence des savoirs » n’a pas pour objet de diminuer les effectifs en classe, de rétablir des groupes et des dédoublements, dans la mesure où le projet de loi de finances (PLF) fondé sur une logique d’austérité budgétaire n’est pas remis en cause.

Le ministre a annoncé qu’à compter de la rentrée prochaine les élèves de 6ème et 5ème seront répartis en groupes de niveaux en français et en mathématiques. Le ministre introduit de fait un distinguo et une hiérarchie entre disciplines, ce qui n’est pas acceptable.

Les groupes de niveaux en français et mathématiques, flexibles tout au long du collège, vont déstructurer les groupes classes et les emplois du temps de toutes les disciplines, sans entraîner de baisse du nombre d’élèves par classes, bien au contraire !

Forcé d’admettre que la suppression de 2 500 postes d’enseignants à la rentrée 2024 ôtait toute crédibilité à son « choc des savoirs », et craignant que la présentation des DHG dans les établissements début 2024 ne déclenche un mouvement de protestations incontrôlable, le ministre Attal a tenté une opération de déminage en présentant un « schéma d’emploi » remanié lors du CSA ministériel réuni le 21 décembre.

Un schéma d’emplois complémentaire… pour quoi faire ?

Les 484 suppressions d’emplois d’enseignants du second degré inscrites au projet de loi de finances 2024 ne sont pas annulées, mais plutôt compensées par l’apport d’emplois complémentaires à hauteur de 1 058 ETP (équivalents temps plein), permettant au ministre d’afficher pour le second degré une variation positive (+574 ETP) des moyens d’enseignement second degré. Ce qui n’empêche pas que 13 académies perdront des postes et 6 ne bénéficieront d’aucune création.

Dans le même temps où le ministre présentait son « schéma d’emploi complémentaire », il listait ses priorités pour la rentrée 2024 : acte 2 de l’école inclusive, organisation des groupes de niveaux en mathématiques et en français pour les 6ème et 5ème, réforme de la voie professionnelle, création de « classes prépa-lycée ». Les moyens complémentaires iront au financement de ces dispositifs, pas à l’amélioration des conditions de travail.

Pour ce qui est de « remettre l’exigence à tous les étages » il faudra repasser, car les « créations de postes (permettant) de limiter le groupe des élèves les plus en difficulté à une quinzaine d’élèves » (dossier de presse du 5 décembre 2023) iront en priorité aux établissements où les élèves ont les résultats les plus faibles aux évaluations nationales, c’est‑à dire pour une bonne part en Éducation prioritaire. Pour les autres, ce sera groupes de niveaux ET effectifs complets !

Le ministère estime à 2 300 les créations de postes de professeurs de Français et de Mathématiques nécessaires pour prendre en charge les groupes en 6ème et 5ème, qu’il compte financer en partie par la suppression de l’heure d’approfondissement en 6ème, ce qui au passage entérine la suppression de la Technologie en 6ème. Mais il faudrait en réalité fournir plusieurs milliers de postes supplémentaires (au moins 5 000) pour appliquer une telle mesure. On est loin, très loin du compte !

Le SNFOLC alerte : les groupes de niveaux Attal impacteront les DHG des collèges, les emplois du temps, les tailles de classes pour toutes les disciplines.

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Le SNFOLC revendique !

Retrouvez le communiqué complet du SNFOLC sur le choc de DHG pour l’afficher dans vos bahuts et en discuter en AG.

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