Le 13 avril, le président de la République a déclaré : « À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées ». « Cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école » s’est félicité un porte-parole du Medef. Ainsi, la décision gouvernementale apparaît pour ce qu’elle est : L’école doit servir de garderie du MEDEF. En effet nous constatons que depuis plusieurs jours des voix se sont élevées pour accélérer la reprise de l’économie et faire repartir la production. Pour la FNEC FP FO, l’éducation nationale et ses personnels ne sont pas une variable d’ajustement pour les besoins du marché. Cette décision ne trompe personne, d’autant plus que les universités restent fermées, les étudiants n’ayant pas besoin d’être gardés.
Du côté des personnels, cette annonce a provoqué l’incompréhension : la colère est encore montée d’un cran. Comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront réouvrir ? À l’école, les gestes barrières sont impossibles à appliquer. Comment observer une distanciation sociale dans les classes et les ateliers ? Depuis un mois, une partie des personnels assure l’accueil des enfants de soignants la plupart du temps sans aucun matériel de protection (masque FFP2, gel hydroalcoolique, gants…), alors qu’il est de la responsabilité de l’État employeur de veiller sur la santé de ses agents. Depuis un mois la FNEC FP-FO intervient à tous les niveaux et en particulier pour exiger que vous, Monsieur le recteur, et que Monsieur le Ministre preniez vos responsabilités en matière de protection des personnels.
Un avis a été adopté au CHSCT ministériel le 3 avril demandant « un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité. » Or pour toute réponse, Le président de la république indique que seuls ceux qui présenteront des symptômes seront testés. La plupart des enfants porteurs du virus sont asymptomatiques. Comment éviter tout risque de contagion ? Les personnels refusent d’aller à l’abattoir, de contracter la maladie et de mettre en danger leurs proches. Les personnels, mais aussi de nombreux parents d’élève avec leurs associations s’élèvent contre cette décision irresponsable contestée également par l’ordre des médecins. Quant à la mise à disposition des masques pour tous les personnels, le ministre de l’Éducation nationale se contente de dire : « c’est une possibilité ». Alors que l’on sait que les masques manquent partout, et en premier lieu dans les hôpitaux !
Le ministre Blanquer parle aussi de grands aménagements : « On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée ». On voit mal comment tout cela pourrait être appliqué. En tout cas la FNEC FP-FO n’acceptera aucune remise en cause des obligations réglementaires de service des personnels que ce soient de ceux travaillant dans les établissements ou des personnels administratifs.
La reprise des cours et du travail dans les services à tout prix est inacceptable et irresponsable !
La FNEC FP-FO exige, avant toute reprise de l’activité :
- des tests sérologiques pour organiser le dépistage systématique pour tous les personnels et les élèves, conformément à l’avis du CHSCT ministériel
- la désinfection des écoles, services et établissements scolaires
- des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques FFP2) en quantité suffisante.
Alors que la crise a mis sur le devant la scène, l’importance des services publics et la faillite des politiques d’austérité qui les ont saccagés, la FNEC FP-FO réitère sa demande d’annulation de toutes les suppressions de postes pour la rentrée prochaine.
Pour consulter la déclaration au format PDF…