La mobilisation contre les E3C ne faiblit pas dans le 63 et ailleurs
Lycée Descartes à Cournon (témoignages de nos camarades FO)
Ce matin à Descartes, où les E3C étaient prévues à 10h, collègues grévistes, collègues n’ayant pas cours, retraités, … se sont retrouvés devant le lycée à partir de 9h30 avec affichettes et chansons contre les E3C.
Puis à 10h00 les collègues de l’établissement seuls se sont introduit dans le lycée. L’action s’est poursuivie dans la cour par un sitting des professeurs entourés par de très nombreux élèves. Chansons, slogans contre les E3C…
Bilan : seule l’épreuve d’allemand a pu avoir lieu (soit 3 salles prévues sur 17) tandis que celles d’espagnol et d’italien ont été reportées (soit 14 salles sur 17 !!).
Merci à tous ceux qui sont venus nous prêter main forte.
On remet cela demain (mardi 04⁄02) ! Pour Descartes, même organisation, on se retrouve d’abord devant le lycée à 9h30 puis ne rentreront que les collègues de l’établissement…
On ne lâche rien, dans la bouche du ministre les établissements perturbés passent de 0,1 % à 10 % ! Quel progrès !
Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand (témoignage d’un collègue)
2⁄3 des élèves n’ont pas composé pour la LVA mais les pressions administratives ont fait logiquement fait fléchir certains élèves pour la 2e épreuve (LVB), qui a été clairement moins chaotique. L’alarme incendie qui a été déclenchée à 8h25, soit 5 minutes avant le début des épreuves, a conduit une partie des élèves à descendre dans la cour. Certains ont été plus ou moins enfermés dans leur salle avec interdiction de sortir. L’alarme incendie a ensuite été coupée pour éviter qu’elle soit de nouveau enclenchée. Beaucoup d’élèves ont refusé de remonter ou de rentrer dans les salles. De nombreux collègues étaient présents à leurs côtés. Pour le peu d’élèves ayant composé, beaucoup pouvaient utiliser les téléphones et ils étaient serrés les uns contre les autres dans les salles… Les bavardages entre eux étaient tout à fait possibles pendant l’épreuve. Des élèves auraient des preuves tangibles de cela (photos, vidéos). Des surveillants ont clairement émis des menaces (dont des menaces physiques pour 1 surveillant) à l’encontre des élèves mobilisés ou susceptibles de vouloir quitter la salle. Les sujets de LVB donnés ont largement fuité, si bien que certains élèves ont pu composer l’épreuve en connaissant déjà une partie du sujet grâce à leurs camarades restés dans les salles et donc ayant eu les sujets un peu en avance… A ce propos, pour la LVB, plusieurs sujets différents ont été donnés aux candidats qui passaient pourtant la même épreuve de langue. Epreuve « commune » ?
Sur la grève, elle a été réussie : très peu de profs convoqués ou appelés la semaine dernière pour remplacer les grévistes ont surveillé. Les surveillances étaient donc globalement assurées par l’ensemble des personnels de direction et quelques administratifs.
Une délégation intersyndicale du lycée Blaise Pascal a été reçue à 18H.
Lycée Sidoine Apollinaire à Clermont-Ferrand (témoignage d’une collègue)
Concernant le lycée Sidoine Apollinaire, nous n’avons pas eu votre succès à cause d’une moindre mobilisation des collègues, mais les élèves étaient très impliqués. Le problème est que, malgré les perturbations devant l’établissement et le soutien de nos collègues, ils ont été menacés d’avoir zéro s’ils ne composaient pas et au final, alors qu’ils étaient 70 à l’extérieur, l’épreuve s’est poursuivie. Des élèves et des enseignants de Sidoine et de Blaise se sont retrouvés devant l’enceinte du rectorat. Bref la répression est bien là, côte élèves ou côté profs. C’est la triste réalité.
Et ailleurs en France :
Dormir en cellule à 16 ans
Trois élèves du lycée Ravel de Paris ont passé 32 heures en garde à vue les 31 janvier et 1er février sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Il y avait déjà eu des interventions violentes de la police au lycée voisin Hélène Boucher. Le 31 janvier une nouvelle étape a été franchie. Quatre jeunes âgés de 16 ans ont été arrêtés par la police le 31. Trois seront gardés au poste de police durant 32 heures. Ils passeront une nuit en cellule. On leur reproche d’avoir mis le feu à une poubelle.
Au final, ces jeunes ne verront jamais de juge et n’auront aucun procès. Ils sont présentés le 1er février à un délégué du procureur qui leur notifie « une réparation pénale » décidée apparemment par le seul parquet. Les jeunes devront rencontrer un éducateur qui décidera du contenu de la mesure.
Fraude massive
Au lycée Jean Macé de Rennes, des enseignants ont relevé de très nombreuses irrégularités durant les épreuves du 29 au 31 janvier. Ainsi « les candidats ont composé dans la plupart des salles avec accès à leur téléphone, leur sac. Des corrigés d’épreuves ont circulé avant et pendant l’épreuve sur ces portables. Les candidats ont communiqué durant l’épreuve ». Les consigne d’examen n’ont pas été transmises à tous les candidats. Résultat des élèves ont refusé de participer à ces épreuves. Selon Ouest France la seule réponse du rectorat est la menace de zéro pour les élèves qui n’ont pas composé.
Quelle issue ?
Alors que ces désordres durent depuis plus d’une semaine, les grands médias nationaux sont restés muets. Une dépêche AFP du 31 janvier fait un point sur les « tensions » qui « perdurent autour du bac ». Elle relève le mutisme du ministère sur le nombre d’établissements concernés. La presse régionale, les syndicats de personnels de direction attestent pourtant d’un mouvement très important avec 30% des établissements perturbés.
Combien d’incidents graves attend M. Blanquer pour annuler les E3C ?